HISTOIRE DES VOITURES GOBRON-BRILLIE


La marque GOBRON-BRILLIE fut fondée par Gustave GOBRON (mon arrière grand-père maternel) et Eugène BRILLIE à Boulogne sur Seine en 1898.

Eugène Brillié avait mis au point un type très particulier de moteur. Il s'agissait de moteur à pistons opposés dans un seul cylindre (ce qui est différent d'un moteur à cylindres opposés).Cette caractéristique resta celle de la marque jusqu'en 1923.

Gustave Gobron perfectionna ce moteur mais l'architecture en restait néanmoins très complexe.

Dans chaque cylindre se déplaçaient, en sens opposé, deux pistons qui, au moment où ils atteignaient le point mort supérieur, exactement au centre du cylindre, formaient entre eux la chambre d'explosion. Les deux pistons étaient reliés à un seul vilebrequin, placé normalement sous les cylindres: le piston inférieur était relié à l'arbre au moyen d'une bielle ordinaire, tandis que l'autre piston, à l'aide d'un culbuteur, agissait sur une bielle très longue, désaxée par rapport à la première et qui attaquait le même arbre. Un système similaire fut adopté par Arrol-Johnston en Ecosse et plus tard par Junjers et Lancia sur les moteurs RO.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les moteurs Gobron-Brillié étaient en général à quatre cylindres biblocs ce qui en augmentait encore la complexité. Malgré cela, leur efficacité était remarquable aux point de vue du rendement et de la souplesse de fonctionnement.

Ces propulseurs étaient de plus dotés d'un système d'alimentation à doseur rotatif qui éliminait le carburateur et qui permettait l'emploi de divers combustibles autres que l'essence tel que l'alcool éthylique mais aussi le Gin, le Brandy ou le Whisky.

La production en série de la firme de Boulogne-sur-Seine produisit, de 1898 à 1903, divers modèles de voitures, d'abord avec des moteurs a deux cylindres verticaux de 6 ch et ensuite avec des propulseurs a quatre cylindres biblocs pouvant développer jusqu'à 30 ch réels. Ces modèles étaient vendus en France également sous la marque Nancéienne, cependant qu'en Belgique et en Angleterre, ou ils etaient fabriqués sous licence. ils furent commercialisés respectivement sous les marques Nagant et Tera.

En 1903, Eugène Brillié, à la suite de malentendus avec Gustave GOBRON, se retira de l'affaire pour collaborer avec les Ateliers Schneider au Havre dans la production de véhicules utilitaires. L'activité de la firme, toutefois se poursuivit régulièrement, et malgré la séparation des deux fondateurs, la marque de fabrique resta "Gobron-Brillié". Le seul changement enregistré au cours de cette même année concerna le système d'alimentation des moteurs: on abandonna en effet le distributeur rotatif pour le remplacer par le carburateur classique à gicleur.

La déclaration de la Première Guerre mondiale obligea l'entreprise à arrêter son activité. En 1919 le siège de la société fut transféré à Levallois-Perret et la raison sociale devint " Automobiles Gobron ".

Les changements survenus sur le marché automobile dans la période d'après guerre provoquèrent une crise financière au sein de la firme, dont les luxueuses carrosseries et les procédés complexes de fabrication, très minutieux et très lents, n'étaient plus adaptés à la conjoncture. Une dernière tentative pour relancer le moteur à pistons opposés fut faite par Gobron entre 1921 et 1922, lorsqu'il lança une nouvelle 6-cylindres (à douze pistons) avec distribution à fourreaux. Cette tentative n'eut pas de résultat et l'entreprise fut obligé de monter sur ses voitures des moteurs Chapuis-Dornier à soupapes latérales.

En 1928 fut construit, à titre expérimental, le modèle turbo-sport CA 4 TS, propulsé par un 4 cylindres suralimenté d'environ 2 l. et d'une puissance de 88 ch à 4 400 tr/mn. Malgré la victoire qu'elle remporta aux Six Heures de Boulogne, cette voiture n'eut pas de suite commerciale; en effet, faute de moyens, la firme fut obligée d'arrêter toute activité en 1930.

(d'après l'Encyclopédie ALPHA AUTO)


retour